Discours d'ouverture de l'exposition "Bretagne... impression"

Vernissage "Bretagne... impression" - 15 mars 2019

Mesdames, messieurs et chers amis, bonsoir ! C’est avec un grand plaisir que je me retrouve parmi vous aujourd’hui au Musée de la Porte de Tubize, afin d’inaugurer ensemble cette exposition intitulée « Bretagne…Impressions » consacrée à une artiste que j’apprécie tout particulièrement, tant pour ses œuvres que pour ses qualités humaines : Nicole Hasart.

Claude Monet disait « Ce que je ferai, ce sera l’impression de ce que j’aurai ressenti ».

Cette impression qui marque l’âme, ce sentiment qui produit un effet sur chacun d’entre nous de manière plus ou moins différente, c’est sans doute ce qui caractérise au mieux le travail de Nicole Hasart.

 

Ce qui lui importe n’est pas tant de reproduire la réalité que d’en capturer l’essence, de saisir l’insaisissable, la beauté de l’instant dans toute sa fugacité et les sensations qu’il procure. Au travers de ses toiles elle nous invite à effectuer un voyage à l’intérieur de nous-même, de l’intemporel, nous emmenant au passage vers d’autres terres, aux abords du littoral breton, là où son cœur s’est posé, conquis comme bien d’autres auparavant par toute la splendeur de ses paysages.  

Il y a des amours qui naissent d’un premier regard et que la raison seule ne suffit à expliquer.  C’est sans doute de cette manière qu’elle vous décrirait sa rencontre avec la Bretagne si vous lui posiez la question. Un lien indéfectible qu’elle entretient avec tendresse depuis sa résidence à La Trinité-sur-Mer où elle passe une grande partie de son temps qu’elle ponctue par de fréquents retours en Belgique pour le plus grand plaisirs de ses enfants et petits-enfants.

Le Morbihan, ses  côtes sauvages et dentelées, ses phares emblématiques  qui se dressent contre l’Atlantique, ses façades de pierres ancestrales et chargées d’histoire, les voiliers qui s’affrontent dans une course folle à la maîtrise des éléments, le spectacle flamboyant du soleil qui s’unit à l’horizon, tout est prétexte pour sortir ses huiles et ses couteaux afin de capturer le frisson qui la parcourt, celui qui fait vibrer l’âme.

La peinture est à Nicole Hasart ce qu’était la madeleine à Marcel Proust. Elle imprègne ses toiles de toute la palette des émotions qui traversent son être sur le moment en formulant le vœu de pouvoir donner vie à son  ressenti, de partager cette expérience subjective capable de faire écho en chacun d’entre nous, de nous relier à notre vécu en restituant un souvenir à notre mémoire sensorielle.

Au grès de votre visite, si vous êtes attentif, vous aurez peut-être l’occasion de sentir la brise maritime caresser inlassablement votre visage, d’entendre  le fracas des vagues qui s’écrasent comme le tonnerre sur les rochers, de vous délecter du parfum enivrant des ajoncs et des embruns ou peut-être même de sentir votre main effleurer les écailles multicolores de la coque d’un navire ravagé par l’oubli et le temps. C’est là toute la magie de l’art et de celui qui le façonne, ils nous laissent rarement indifférents. Cela est d’autant plus vrai lorsqu’il s’agit d’une artiste qui s’affranchit des influences pour ne suivre que ce que lui dicte son instinct, dans la plus belle des libertés, celle de l’authenticité.

Je vous remercie de votre attention, je vous souhaite à tous et à toutes une très belle soirée, riche d’expériences et de partage et je souhaite également une belle réussite à cette exposition.

Christophe Lefèvre